Point de neige à l’horizon, pour
la dernière sortie de l’automne, on use encore un peu les chaussons.
Direction le Vercors, objectif
Gerbier et Mont Aiguille (tant rêver)…
Question : Où loger 10
acharnés du biceps dans un lieu insolite, mais quand même douillet, par ces
températures automnales ?
Dans des roulottes voyons !
Rendez vous vendredi soir à
Chichilianne au pied du Mont Aiguille .
Pour commencer, bonne bouffe,
étude des topos, choix des compagnons de cordée et bon dodo au chaud (avec
les bonnes blagues de nos voisins de roulotte, hé oui nos guides ont de
l’humour !).
Samedi matin, réveil douloureux
pour tout le groupe qui prend connaissance des attentats survenus dans la nuit sur la capitale. Dans une
ambiance un peu morose, et malgré la
dure réalité de ces événements qui nous rattrapent
, nous nous mettons en route pour le
Gerbier, pensifs..
Deux cordées s’engagent dans « Yohan »
(Clément et Nico - Marine, Hugo et
Morgane), et deux autres s’attaquent au « Pilier de la double brèche »
(Victor trainé par Létitia et Antoine suivi de Rémi Laurian et Damien). Deux
belles voies de 200m, d’environ 8 longueurs, sur un beau rocher calcaire, avec
une belle mer de nuage, mais surtout une vue imprenable sur le massif du
Vercors et sur l’objectif du lendemain ; le Mont Aiguille.
L’escalade pas toujours évidente,
nous fait travailler notre technique, c’est l’occasion de poser des coinceurs
et de revoir quelques manips. En plus de
ça, c’est chouette de grimper à côté des copains, de se raconter des blagues aux relais, sans
parler de la super application rasoir tout a fait inutile mais forte
divertissante de Clément! (C’est beau la technologie !)
Arrivée au compte goutte au sommet, on se rejoint tous
pour un bon casse croute, et à la vue de
nos petits doigts mesurant les quarts d’heure de soleil restants (pour cette
technique de météo ultra développée, demander conseil à un guide J ), on décide de ne pas
enchainer sur la traversée des arêtes et
de redescendre tranquillement jusqu’à la voiture.
Retour aux roulottes pour un beau
repas d’anniversaire (où Hugo nous quitte, Nono nous rejoint).
Changement de l’équipe aux
fourneaux, et changement de lits pour que tout le monde profite du climat
insolite des roulottes. Longue étude topographique et historique du mont
Aiguille : on n’est pas que des brutes, on s’intéresse aussi à l’histoire
de nos montagnes. Choix tactique de la
répartition des cordées dans des voies différentes pour éviter de se prendre
des cailloux sur la tête.
Festin, bons vins (bio), beaux
cadeaux pour Marine (« Parois de légendes » dédicacé par tout le
monde ; on va avoir des idées de sorties exotiques pour les années à
venir)
Une journée de passée, et Marine
n’est toujours pas rappelée à ses obligations professionnelles ; Ouf,
enfin on va pouvoir fouler le sommet du Mont Aiguille !
C’est parti pour le deuxième
jour ! Belle marche d’approche encadrée et commentée par notre
accompagnatrice préférée (Nono la
conteuse de marmottes). Séparation du groupe au pied de la vierge où le vent
nous refroidit, dans tous les sens du terme : ca à l’air de cailler dans
la « tour des Gémeaux »…
Après avoir empilé toutes nos
doudounes, mis les gants et le bonnet, est-il bien raisonnable de s’engager
dans cette voie au vu des conditions ?
Après une longue discussion, on
change nos plans. Hé oui, en montagne, l’esprit de cordée, c’est aussi de
prendre des décisions collectives et réfléchies ! Après un petit
brainstorming des cordées, et des voies, Nono, Remi et Damien, rejoints par
Victor s’en vont suivre les traces d’Antoine De Ville dans la voie normale. Et
oui, en 1492, pendant que Christophe Colomb découvrait l’Amérique, Antoine De Ville
gravissait tant bien que mal cette montagne, avec ses pitons et ses échelles.
Clém, Antoine et Léti s’engagent
dans le « Pilier Sud » et Morgane et Marine dans « Les
étudiants », suivis de Nico et Laurian. Au vu des cotations un peu
vieillissantes du topo, et de l’état du caillou, Nico et Laurian ont peaufiné
leur technique du rappel et partent finalement eux aussi, sur les traces
d’Antoine De Ville…
Quelques surprises pour les
cordées du « pilier sud » et des « étudiants »… Dans une
ambiance aérienne et ensoleillée, le rocher pas très compact rend l’escalade assez
exigeante..
Pendant que Morgane révise ses
techniques de mouflage et Marine découvre les joies de l’artif’, Clém, Léti et
Antoine mettent en pratique l’expression : « marcher sur des
œufs… ».
Du côté de la voie normale,
malgré le monde et le manque de soleil, les cordées progressent dans la bonne
humeur.
Arrivés bien en avance sur le
beau plateau du Mont Aiguille, ils profitent du soleil, sortent les tablettes de
chocolat et refont le monde.. puis attaquent la descente tranquillement par les
tubulaires.
Quelques heures plus tard, les
dernières cordées sortent au sommet, finissent le chocolat, profitent des
derniers rayons de soleil seul au monde. En regardant le plateau sommitale, on
essaie d’imaginer comment Henri Giraud, 60 ans plus tôt, à réussi se poser sur
cette prairie avec son Piper Cub….
Tout le monde est super content
du week end. Encore de beaux sommets, de la belle escalade, et de bons moments
partagés en montagne.
Merci à Victor et Clément, nos
supers guides qui font toujours partagé leur savoir et leur bonne humeur..
En attendant la glace, la Bise au
Chat !
Morgane et Marine
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