24/12/2015

La septième merveille du Dauphiné

Massif : Vercors




Point de neige à l’horizon, pour la dernière sortie de l’automne, on use encore un peu les chaussons.
Direction le Vercors, objectif Gerbier et Mont Aiguille (tant rêver)…
Question : Où loger 10 acharnés du biceps dans un lieu insolite, mais quand même douillet, par ces températures automnales ?

 
Dans des roulottes voyons !
Rendez vous vendredi soir à Chichilianne au pied du Mont Aiguille .
Pour commencer, bonne bouffe, étude des topos, choix des compagnons de cordée et bon dodo au chaud (avec les bonnes blagues de nos voisins de roulotte, hé oui nos guides ont de l’humour !).
Samedi matin, réveil douloureux pour tout le groupe qui prend connaissance des attentats  survenus dans la nuit sur la capitale. Dans une ambiance un peu morose, et malgré  la dure réalité de ces  événements qui nous rattrapent ,  nous nous mettons en route pour le Gerbier, pensifs..

Deux  cordées s’engagent dans « Yohan » (Clément et Nico -  Marine, Hugo et Morgane), et deux autres s’attaquent au « Pilier de la double brèche » (Victor trainé par Létitia et Antoine suivi de Rémi Laurian et Damien). Deux belles voies de 200m, d’environ 8 longueurs, sur un beau rocher calcaire, avec une belle mer de nuage, mais surtout une vue imprenable sur le massif du Vercors et sur l’objectif du lendemain ; le Mont Aiguille.
L’escalade pas toujours évidente, nous fait travailler notre technique, c’est l’occasion de poser des coinceurs et de revoir quelques manips.  En plus de ça, c’est chouette de grimper à côté des copains,  de se raconter des blagues aux relais, sans parler de la super application rasoir tout a fait inutile mais forte divertissante de Clément! (C’est beau la technologie !)
Arrivée  au compte goutte au sommet, on se rejoint tous pour un bon casse croute, et  à la vue de nos petits doigts mesurant les quarts d’heure de soleil restants (pour cette technique de météo ultra développée, demander conseil à un guide J ), on décide de ne pas enchainer sur  la traversée des arêtes et de redescendre tranquillement jusqu’à la voiture.








Retour aux roulottes pour un beau repas d’anniversaire (où Hugo nous quitte, Nono nous rejoint).
Changement de l’équipe aux fourneaux, et changement de lits pour que tout le monde profite du climat insolite des roulottes. Longue étude topographique et historique du mont Aiguille : on n’est pas que des brutes, on s’intéresse aussi à l’histoire de nos montagnes.  Choix tactique de la répartition des cordées dans des voies différentes pour éviter de se prendre des cailloux sur la tête.
Festin, bons vins (bio), beaux cadeaux pour Marine (« Parois de légendes » dédicacé par tout le monde ; on va avoir des idées de sorties exotiques pour les années à venir)
Une journée de passée, et Marine n’est toujours pas rappelée à ses obligations professionnelles ; Ouf, enfin on va pouvoir fouler le sommet du Mont Aiguille !

C’est parti pour le deuxième jour ! Belle marche d’approche encadrée et commentée par notre accompagnatrice préférée  (Nono la conteuse de marmottes). Séparation du groupe au pied de la vierge où le vent nous refroidit, dans tous les sens du terme : ca à l’air de cailler dans la « tour des Gémeaux »…
Après avoir empilé toutes nos doudounes, mis les gants et le bonnet, est-il bien raisonnable de s’engager dans cette voie au vu des conditions ?
Après une longue discussion, on change nos plans. Hé oui, en montagne, l’esprit de cordée, c’est aussi de prendre des décisions collectives et réfléchies ! Après un petit brainstorming des cordées, et des voies, Nono, Remi et Damien, rejoints par Victor s’en vont suivre les traces d’Antoine De Ville dans la voie normale. Et oui, en 1492, pendant que Christophe Colomb découvrait l’Amérique, Antoine De Ville gravissait tant bien que mal cette montagne, avec ses pitons et ses échelles.
Clém, Antoine et Léti s’engagent dans le « Pilier Sud » et Morgane et Marine dans « Les étudiants », suivis de Nico et Laurian. Au vu des cotations un peu vieillissantes du topo, et de l’état du caillou, Nico et Laurian ont peaufiné leur technique du rappel et partent finalement eux aussi, sur les traces d’Antoine De Ville…


Amis lecteurs, ca va vous suivez ??

Quelques surprises pour les cordées du « pilier sud » et des « étudiants »… Dans une ambiance aérienne et ensoleillée, le rocher pas très compact rend l’escalade assez exigeante..
Pendant que Morgane révise ses techniques de mouflage et Marine découvre les joies de l’artif’, Clém, Léti et Antoine mettent en pratique l’expression : « marcher sur des œufs… ».             

Du côté de la voie normale, malgré le monde et le manque de soleil, les cordées progressent dans la bonne humeur.
Arrivés bien en avance sur le beau plateau du Mont Aiguille, ils  profitent du soleil, sortent les tablettes de chocolat et refont le monde.. puis attaquent la descente tranquillement par les tubulaires.

Quelques heures plus tard, les dernières cordées sortent au sommet, finissent le chocolat, profitent des derniers rayons de soleil seul au monde. En regardant le plateau sommitale, on essaie d’imaginer comment Henri Giraud, 60 ans plus tôt, à réussi se poser sur cette prairie avec son Piper Cub….


Tout le monde est super content du week end. Encore de beaux sommets, de la belle escalade, et de bons moments partagés en montagne.

Merci à Victor et Clément, nos supers guides qui font toujours partagé leur savoir et leur bonne humeur..

En attendant la glace, la Bise au Chat !


Morgane et Marine








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